Bio et Bibliographies des intervenants de la Session 2009
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PAUL BOUCHET
La lutte contre la pauvreté ne doit pas être une charité d’Etat, ni un programme social de plus, mais l’horizon d’une démocratie.
Engagé dans la Résistance à l’âge de 18 ans dans son pays du Forez (Loire), Paul Bouchet devient ensuite président de l’Assemblée générale des étudiants lyonnais et participe activement à la rénovation syndicale de l’UNEF (1946). Avocat au barreau de Lyon en 1947, il en est le bâtonnier de 1980 à 1982. Il assure la présidence du Fonds d’action sociale pour les travailleurs émigrés (FAS) de 1983 à 1986. Nommé conseiller d’Etat en 1985, il devient président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme en 1989, puis président de la Commission de contrôle des interceptions de sécurité en 1991. Il succède à Geneviève de Gaulle Anthonioz en 1998 à la présidence du mouvement Atd Quart Monde dont il est président d’honneur depuis 2002. Il est actuellement membre du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées. Son rôle essentiel dans l’élaboration du droit au logement opposable (Dalo), lui a valu d’être nommé membre du Comité de suivi de la loi Dalo du 5 mars 2007. Pour lui, « il ne s’agit plus d’octroyer des mesures sociales « en faveur des pauvres » : droits des pauvres, pauvres droits. Mais bien de donner à tous les droits de tous ».
Publication :
La Misère hors la loi. Ed. Textuel. 2000.
PIERRE CALAME
La rigueur et l'audace intellectuelles pour repenser les modes de pensée et la gouvernance sont aujourd’hui encore plus nécessaires et urgentes que les actes concrets de solidarité.
Pierre Calame a été pendant vingt ans Haut fonctionnaire dans différentes positions dans les secteurs de l'urbanisme, de la planification urbaine, du logement et de la coopération internationale. En 1985, il a été nommé Secrétaire Général d'Usinor, groupe industriel de la sidérurgie.
Depuis 1988, il est le Directeur Général de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l'Homme (www.fph.ch), ayant son siège en Suisse, fondation internationale, qui se consacre à la mobilisation des connaissances et expériences pour faire face aux défis majeurs de la prochaine décennie. Parmi ses actions, la fondation a participé à la création et soutient le développement de la Revue Transculturelle.
Principales publications :
La démocratie en miettes ; pour une révolution de la gouvernance. Descartes et Cie et Charles Léopold Mayer, 2003.
Pour une gouvernance mondiale, efficace, légitime et démocratique. Charles Léopold Mayer, 2002
Mission possible, Charles Léopold Mayer, 1993.
PASCALE COTON
La solidarité est la valeur fondatrice de notre protection sociale. La Cftc l’a portée depuis son origine et continue de la défendre.
Membre du syndicat CFTC des PTT de Paris à partir de 1983, elle devient secrétaire de la commission des affaires sociales en 2000 pour la fédération des postes et des télécommunications.
En 1996 et pendant huit ans, elle occupe le poste de secrétaire générale adjointe chargée de la communication au sein de la fédération. En 2002, elle devient secrétaire générale. Lors du congrès de Bordeaux en 2005, elle est élue vice-présidente confédérale en charge des dossiers sociétaux. Elle prend également la présidence de la "Commission équité hommes-femmes" de la CFTC. En octobre 2008, elle est élue Secrétaire générale adjointe, en charge de l’intérim et de la protection sociale.
DENYS CORDONNIER
Tout citoyen doit être considéré comme un citoyen à part entière. Ceci doit être vécu en actes, en relations, en coopérations.
Ingénieur issu de l'école des Mines de Nancy, Denys Cordonnier a exercé pendant 15 ans le métier de consultant en organisation dans des Petites et Moyennes Entreprises et dans de grands groupes industriels. Il est engagé de longue date au sein d'ATD Quart Monde où il a, entre autre, participé au programme de recherche-action-formation Quart Monde Partenaire : "Le croisement des pratiques - Quand le Quart Monde et les professionnels se forment ensemble" (Editions Quart Monde 2002). Il est actuellement membre du comité emploi de la Fondation de France.
En 2001, il crée "Valeur Plus" et intervient auprès d'entreprises, d'associations et des pouvoirs publics : il anime et accompagne des projets, qui s'appuient sur de fortes diversités d'expériences. Il est médiateur dans certaines situations collectives conflictuelles.
Il facilite des démarches d'amélioration locale de l'accès à l'emploi en impliquant, dans une réflexion commune, des allocataires du RSA (Revenu de Solidarité Active), des représentants d'entreprises, des professionnels de l'accès à l'emploi, des militants syndicaux. Il participe également à des projets nationaux : avec son concours, trente personnes en situation de pauvreté ont préparé leur contribution collective au "Grenelle de l'insertion". A la demande de l'Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion Sociale, Denys Cordonnier a animé en 2009 une équipe d'une dizaine d'animateurs et d'une quarantaine de personnes en situation de pauvreté qui ont créé et pratiqué, ensemble, une "méthode de connaissance de la pauvreté à partir de ceux qui la vivent".
JULIEN DAMON
Plus que dans des discours compassionnels ou dans des mécanismes socio-fiscaux sophistiqués, la solidarité doit s'incarner dans les relations humaines.
Diplômé de l’Escp et Docteur en sociologie, Julien Damon est professeur associé à Sciences-Po (Master d’Urbanisme). Il travaille d’abord à la Sncf pour la création et le développement de la Mission Solidarité en charge notamment de la question des sans-abri dans les gares. Il crée la Fondation Solidarité Sncf. De 1999 à mars 2006, Julien Damon occupe un poste de sous-directeur à la Caisse Nationale des Allocations Familiales (Cnaf). Il est notamment responsable du Département de la recherche, de la Prospective. A partir de 2008, il est chef du département « Questions sociales » au Centre d’Analyse Stratégique (ex-Commissariat au plan). De janvier 2008 à Juin 2008, il est rapporteur général du Grenelle de l’insertion.
Principales publications :
Questions sociales : analyses anglo-saxonnes. Socialement incorrect ? PUF, 2009.
L’exclusion, PUF, Que sais-je ?, 2008
Les politiques familiales, PUF, Que sais-je ?, 2006
La Question SDF. Critique d’une action publique, PUF, 2002
JEAN-BAPTISTE DE FOUCAULD
Ancien élève de l'ENA, ancien Commissaire au plan, Jean Baptiste de Foucauld est actuellement inspecteur des finances. À ce titre, il a été chargé de plusieurs rapports publics, dont un rapport sur l'épargne salariale publié en 2000. Il est également membre du Conseil d'orientation des retraites. Sous le gouvernement Mauroy, il a fait partie du cabinet du ministre de l'Économie et des Finances, Jacques Delors, dont il était proche. Il a participé à la fondation de l'association Solidarités nouvelles face au chômage, dont il reste aujourd'hui le président. En lien avec cette action contre le chômage, il a publié plusieurs ouvrages portant notamment sur la crise contemporaine du lien social. Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de non-violence et de paix. Il est également président de l'association Démocratie et spiritualité.
Principales publications :
Une société en quête de sens, Odile Jacob, 1995, en collaboration avec Denis Piveteau.
La France en prospectives, Odile Jacob, 1995, sous la direction de R. Fraisse et J-B. de Foucauld.
SYLVIE GOULARD
A ceux qui parfois s’interrogent sur ce que l’Europe nous apporte, j’aime répondre : l’humilité de ne pas réfléchir seul, la satisfaction d’apprendre des autres et la joie de faire ensemble.
Sylvie Goulard, politologue, est enseignante au collège d’Europe à Bruges. Après avoir été membre du Groupe des conseillers politiques du Président de la Commission européenne Romano Prodi et suivi à ce titre, le projet de Convention européenne, elle fut chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales Ceri (Sciences- Po). Depuis 2006, elle est présidente du Mouvement européen France, la branche française de la plus ancienne association qui milite pour l’Europe unie. Elue députée européenne de l’Ouest, en juin 2009 (MoDem), Sylvie Goulard siège actuellement au Parlement dans le groupe de l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe.
Principales publications :
Le Grand Turc et la république de Venise, Fayard 2004.
« L’Europe pour les Nuls » Editions First, 2009
Le Coq et la perle, 50 ans d’Europe, Le Seuil, 2007
ETIENNE GRIEU
La théologie prend une autre dimension quand elle s'intéresse de près à ceux que, d'habitude, l'on n'entend pas souvent.
Après des études de géographie qui l’ont conduit en Inde, Etienne Grieu entre dans la Compagnie de Jésus. Il tisse des liens avec la diaconie du Var, ATD Quart-Monde et le Sappel. Passionné par le travail en monde populaire, il passe deux ans au service d’une maison des chômeurs au Mans, puis dix ans en ville nouvelle à Cergy. Il fait différents séjours en Afrique (Tchad) et en Amérique Latine (Venezuela). En 2002, il soutient sa thèse, Nés de Dieu, dans laquelle il mène une réflexion théologique qui s’appuie sur des récits de vie. Il vit actuellement en communauté à St Ouen et enseigne la théologie au Centre Sèvres où il dirige actuellement le second cycle.
Publications :
Chemins de croyants, passage du Christ, Paris, Lethielleux, 2007.
Un lien si fort, Quand l’amour de Dieu se fait diaconie, Editions de l’Atelier, Novalis, Lumen Vitae, 2009.
INES MININ
L’engagement en faveur des autres est essentiel. C’est ce qui donne sens à un parcours de vie.
Inès Minin adhère à la JOC à l’âge de 14 ans par le biais de sa paroisse. Elle y rencontre de nombreux jeunes, vivant comme elle en milieu populaire. Son action et la réflexion qu’elle mène au sein du mouvement l’ont construite en tant que « femme, citoyenne et chrétienne, actrice de la société ».
En 2002, Inès est élue déléguée régionale de la JOC pour l’Île-de-France par l’ensemble des responsables de sa région. La même année, elle entre à l’École supérieure de commerce et de gestion (ESCG). Sa formation en alternance est validée à l’été 2004. Deux mois plus tard, elle devient présidente du secteur Île-de-France de la JOC. En mai 2005, l’assemblée générale de l’association l’élit Présidente nationale.
VINCENT PEILLON
"Vous voulez vous aimer : aimez-vous donc dans les autres ; car votre vie est dans les autres, et sans les autres votre vie n'est rien." (Pierre Leroux, De l'humanité, de son principe et de son avenir)
Agrégé et Docteur en philosophie, Vincent Peillon est professeur de 1984 à 1997, date à laquelle il est élu député de la Somme. Pendant son mandat législatif, il préside la mission parlementaire d'enquête sur le blanchiment d’argent en Europe dont Arnaud Montebourg est le rapporteur. Il est secrétaire national aux études du Parti Socialiste de 1997 à 2000, puis le porte-parole du Parti. Poste dont il démissionne pour créer un courant rénovateur au sein du PS, le Nouveau Parti socialiste. Directeur de recherche au Cnrs de 2002 à 2004, il poursuit ses travaux sur Ferdinand Buisson et sur les origines de la laïcité et de la philosophie républicaine. Il est député européen depuis juin 2004.
Principales publications :
Les milliards noirs du blanchiment, Hachette, 2004
La Révolution française n'est pas terminée, Seuil, 2008Inégalités & justice sociale, coll. avec Collectif, Ed le Bord de l’eau, 2008
La Tradition de l'esprit - Itinéraire de Maurice Merleau-Ponty, LGF, Livre de Poche, 2008
MARIE-CLAUDE PETIT
La vie privée de la famille se prolonge d'une dimension sociale. La société doit donner toutes ses chances de réussite à la famille.
Marie-Claude Petit a connu tous les échelons du Mouvement Familles Rurales - depuis son premier mandat de présidente d’association locale en 1977 jusqu’à la tête du mouvement en 1996. Durant ces 30 années de militantisme familial, Marie-Claude Petit a participé à la construction de la « Maison de la Famille » en tant que trésorière de l’Udaf (Union Départementale des Associations Familiales) d’Eure et Loir. Elle a par ailleurs été élue municipale durant vingt-quatre ans dont douze années comme Maire-adjoint à Bailleau le Pin et Secrétaire du Contrat Régional d’Initiative Local Loir-Beauce. Ces dix dernières années, elle a été conseillère au Conseil Economique et Social à Paris. Actuellement, elle est Vice Présidente de l’Unaf et membre du Haut Conseil à la Famille.
ROBERT ROCHEFORT
Nous dénonçons à juste titre la marchandisation du monde, mais ce qui nous menace tout autant, c'est la marchandisation de nos vies.
Economiste et sociologue, Robert Rochefort est à la tête du département des statistiques de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie en 1981 à 1985. Il occupe ensuite les fonctions de directeur délégué du Centre de Recherche, d’Etudes et de Documentation en Economie de la Santé (Credes). En 1987, il est nommé directeur du Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie (Credoc) dont il est nommé directeur général en 1995. Depuis, il enseigne dans plusieurs universités et grandes écoles ; il est – ou a été- administrateur d’Eurotunnel, du Cetelem et de La Croix Rouge Française et a longtemps été chroniqueur dans le quotidien La Croix et le magazine Challenges. En juillet 2009, il est élu député aux élections du Parlement Européen (Modem).
Principales publications :
La société des consommateurs, Odile Jacob, 1996, 2001 (Poche)
Le consommateur entrepreneur, Odile Jacob, 1998
Vive le papy-boom, Odile Jacob 2000, 2004 (Poche)
La France déboussolée, Odile Jacob, 2002
Le bon consommateur et le mauvais citoyen, Odile Jacob, 2006
PIERRE ROSANVALLON
Réinventer la démocratie et refonder la solidarité sont des impératifs indissociables.
Les travaux de Pierre Rosanvallon, historien, portent principalement sur l'histoire de la démocratie, sur la question de la justice sociale dans les sociétés contemporaines. Il est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et occupe depuis 2001 la chaire d'histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France. Il a été permanent syndical de la Confédération française démocratique du travail (Cfdt), dont il a été l’un des principaux théoriciens, notamment sur le thème de l’auto gestion. Il est membre depuis 2002 du Conseil scientifique de la Bibliothèque nationale de France et depuis 2004 du Conseil scientifique de l'École normale supérieure. Il crée en 2002, La République des Idées, un « atelier intellectuel » qu'il préside dont l’ambition est de « refonder une nouvelle critique sociale » et qui publie des chroniques et essais contribuant au débat d'idées.
Principales publications :
La nouvelle question sociale. Repenser l'État-providence, Le Seuil, 1995. Coll. Points essais, 1998
Le Peuple introuvable. Histoire de la représentation démocratique en France, Folio-Histoire, 2002.
La Démocratie inachevée. Histoire de la souveraineté du peuple en France, Folio Histoire 2003
Le Modèle politique français. La société civile contre le jacobinisme de 1789 à nos jours, Points-Histoire, n° 354, 2006.
La contre-démocratie. La politique à l'âge de la défiance, Seuil, 2006 ; Points-Essais, n° 598, 2008.
La Légitimité démocratique. Impartialité, réflexivité, proximité, Le Seuil, 2008.
GEOFFROY ROUX DE BEZIEUX
L'entreprise doit être le lieu de l'intégration sociale, car travailler c'est participer à la vie de la cité.
Geoffroy Roux de Bézieux travaille pour le groupe L’Oreal pendant 10 ans où il exerce de nombreuses fonctions, notamment Directeur Marketing en Angleterre puis Directeur Général en Pologne. En 1996, il créé The Phone House en investissant ses économies dans la création du premier magasin. En 2000, il revend The Phone House à un groupe anglais et en devient Directeur Général. En 2004, il crée Breizh Mobile, opérateur mobile alternatif de l’Ouest, puis lance Virgin mobile, devenu 4ème opérateur mobile en France. Il préside par ailleurs l’association des opérateurs mobiles alternatifs « Alternative Mobile ». Il a été de 2005 à 2008 Président de Croissance Plus, l’association des entreprises à forte croissance où il a défendu le rôle des entrepreneurs dans la création de richesses et d’emplois en France. Il est membre du Conseil de France Investissement et de la Commission Attali. Enfin, il est nommé Président de l’UNEDIC le 14 mai 2008. Il anime une chronique hebdomadaire dans la Matinale de Canal + : « Merci Patron ». Enfin, il a créé avec son épouse une fondation caritative sous l’égide de la Fondation de France.
Principale publication :
« Salauds de patrons ! », Hachette, 2007.
FRANCOIS SOULAGE
Entreprise et solidarité ne sont pas contradictoires. Pendant toute ma vie professionnelle j'ai été un homme d'entreprise. J'ai travaillé avec des entreprises qui sont au service des personnes et non au service de la rentabilité du capital.
Initialement économiste et enseignant, François Soulage est appelé dans les années 80 à la direction de l’Institut de Développement de l’Economie Sociale (Ides) après avoir travaillé aux cotés de Michel Rocard pour « inventer » un nouveau mode d’entreprendre. Il devient, à ce titre, banquier de l’économie sociale en France. A son instigation, l’Ides développe des fonds de garantie pour aider les personnes en difficulté à créer leur entreprise. Parallèlement, François Soulage est conseiller municipal et administrateur de « la Maison des chômeurs » à Nanterre, sa ville de résidence.
A partir de 1999, il assume la présidence de l’Unat (Associations de Tourisme et de plein air) où il défend, pour les familles et les personnes âgées, le droit aux vacances pour tous. En 2005, il crée puis préside une société d’investissement de l’économie Sociale pour les Pays de l’Europe Centrale et Orientale essentiellement tournée vers le micro-crédit. De 1997 à 2008, il préside le Comité Chrétien de Solidarité avec les Chômeurs et les Précaires (Ccsc). Depuis 2008, il assume la présidence nationale du Secours Catholique.
DES PERSONNES EN SITUATION DE PAUVRETE
« Le pauvre qui n'aura pas été introduit dans l'intelligence des hommes ne sera pas introduit dans leurs cités » Père Joseph Wresinski.
En 1789, Mr Dufourny de Villiers tenta de faire représenter, à côté de la Noblesse, du Clergé et du Tiers Etat, un « Quatrième Ordre, celui des pauvres journaliers, des infirmes, des indigens, etc., l’Ordre Sacré des Infortunés ».
Il n’y parvint pas et les plus pauvres de l’époque ne purent se faire entendre.
Joseph Wrésinski fut de ceux qui reprirent le flambeau. Toute sa vie, il n’eut de cesse que ceux qui sont au bas de l’échelle sociale se fassent entendre et soient associés aux grandes décisions qui les concernent eux et l’ensemble des citoyens. Cette démarche, portée par d’autres, est toujours d’actualité tant il est vrai que notre société a bien du mal à accepter que les personnes en grande difficulté sociale puissent avoir une parole capable d’enrichir l’humanité.
Quelques unes de ces personnes prendront la parole en séance plénière et dans différents ateliers. Elles apporteront non seulement leur témoignage, mais la réflexion qu’elles en tirent et qui fait d’elles des experts en pauvreté et donc en humanité. Parce qu’elles ont été acculées à vivre dans des conditions extrêmes, elles peuvent contribuer d’une manière essentielle à co-construire cette société à laquelle nous aspirons tous, celle du vivre ensemble et du respect de l’égale dignité de chacun.
La plupart d’entre elles font partie d’associations où elles ne sont pas considérées comme des pauvres à assister, mais comme des citoyens à part entière. En confiance, elles ont pu s’y former à l’élaboration de leur pensée et à l’expression individuelle et collective, en croisant leurs savoirs avec ceux d’autres citoyens de conditions sociales diverses. Elles ne sont pas pour autant sorties des difficultés, mais le fait d’être reliées entre elles et avec d’autres leur permet de se sentir partie prenante d’un même combat pour la dignité.
Leur participation et leur expression lors de la session est le résultat d'une démarche initiée depuis plusieurs mois, qui a été soutenue par l'Association Georges Hourdin*.
Principales publications :
Le croisement des savoirs et des pratiques, Sous la direction de Claude Ferrand, Les éditions de l’Atelier – Editions Quart Monde, réédition 2009.
Le croisement des pouvoirs, Sous la direction de Claude Ferrand, Les éditions de l’Atelier – Editions Quart Monde, 2009.
Revue Quart Monde, n° 170, « Le Quart Monde à la Sorbonne : croiser les savoirs », Editions Quart Monde, juin 1999.
Avec les pauvres, tous acteurs chercheurs, Cahiers de l'Atelier n°514, septembre 2007
Pédagogie du développement social, faire cause commune, Jean-Luc Graven, Anne-Catherine Berne, Pascaline Nové-Josserand, Editions Chroniques Sociales 2008
*L'association George Hourdin du nom du fondateur de « La Vie », soutient les associations pour deux types de projets :
- ceux qui permettent l’expression des personnes et des communautés victimes de la pauvreté et l’exclusion. Elle considère en effet que leurs réflexions, tirées de leur expérience de vie, sont essentielles pour bâtir une société plus juste et plus humaine.
- ceux qui favorisent la réflexion, la recherche, la formation et la communication sur les fondements du christianisme social et son expression dans le monde d’aujourd’hui, en particulier auprès des jeunes.
La compagnie Nous n’Abandonnerons Jamais l’Espoir (NAJE)
NAJE est une compagnie théâtrale professionnelle qui œuvre à la transformation sociale.
Elle pratique le « théâtre de l’opprimé », méthode qui a été inventée par Augusto Boal au Brésil pendant les années de dictature et qui s’est développée depuis sur tous les continents.
NAJE a été crée en 1997 par Jean Paul Ramat et Fabienne Brugel. Elle est convaincue que c'est grace au croisement des expériences, des savoirs et des différents points de vue que des propositions réalisables et porteuses de sens peuvent jaillir. Elle crée des spectacles de théâtre-forum joués par les 15 comédiens de la troupe sur les grands sujets qui traversent notre société avec des groupes de citoyens, souvent les plus fragiles mais aussi les autres…
Pour cette session, NAJE a travaillé sur le thème de la solidarité et a créé « On est vivants », un spectacle de théâtre-forum initialement joué les 18 et 19 décembre 2008 à Blois avec l'aide de la Scène Nationale de Blois et de l'Association Georges Hourdin.
Pour cette soirée à Villepinte c'est une version allégée qui est reprise qui permettra, dans une deuxième partie, de débattre avec le public
La troupe est composée de personnes qui vivent dans la grande précarité, de gens qui vivent dans des situations plus confortables et d'acteurs de la Compagnie NAJE.
Les derniers spectacles de NAJE :
« Les impactés » sur la situation des salariés de France télécom
« Politique » sur le rôle des citoyens
« Faits minimes » sur les violences faites aux femmes
Et, en cours de création :
« Les étranges » sur la question des sans papiers
« Ca va chauffer » sur nos gaz à effet de serre
Des informations plus complètes sur www.naje.asso.fr

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