Gérer les conflits

Par Charles Rojzmann

Conférence donnée au cours de la session 2002 des Semaines Sociales de France, « La violence, Comment vivre ensemble ? »

Séance présidée par Jérôme Vignon, conseiller principal à la commission de l’union européenne, membre du conseil des Semaines Sociales de France.

CHARLES ROJZMANN, psychothérapeute, directeur de la revue Impatiences démocratiques.

Introduction

Depuis mon enfance j’ai toujours été hanté par les questions de la haine et de la peur, obsédé par le problème de la sociabilité, du vivre-ensemble… Ces thèmes sont aujourd’hui plus que jamais d’actualité en France. Mais à la lumière de mes travaux à l’étranger – notamment aux Etats-Unis, en Russie et en Allemagne – je me rends compte que ces problèmes, s’ils prennent une coloration particulière en France, sont en réalité des problèmes de fond que l’on retrouve aujourd’hui dans toutes les sociétés.

En France, nous n’avons pas la complète mesure des dangers qui nous menacent, parce qu’une sorte d’omerta règne encore dans notre pays. Quoi qu’on en dise, les informations du terrain ne remontent pas véritablement. Moi-même, lorsque je m’éloigne provisoirement des banlieues, j’ai le sentiment de vivre dans une société qui ne va pas si mal que cela. C’est un sentiment illusoire, qui nous renvoie à un vrai problème : la plupart de ceux qui réfléchissent, informent et agissent au plus haut niveau dans notre pays vivent à l’écart des banlieues. Nous vivons de plus en plus dans des milieux séparés les uns des autres et ignorons comment vivent réellement ceux qui ne sont pas près de nous. Certains me qualifient de pessimiste, mais je préférerais pour ma part dire que je suis un pessimiste actif. Car je crois que le pire des maux actuels est le sentiment d’impuissance. Or je crois que nous avons la possibilité d’ agir. Y compris à travers l’analyse des phénomènes, je choisirai aujourd’hui de vous parler de solutions. Même si je n’en possède pas d’absolue et de définitive, je crois qu’un progrès est possible grâce à ce que j’appellerais l’intelligence collective. Si nous apprenons à travailler ensemble et à vivre ensemble, nous pourrons faire émerger cette intelligence collective. Mais commençons par tenter d’analyser ce phénomène de la violence dans notre société.

[Retrouvez l’intégralité de cette conférence dans les actes de la session 2002 aux éditions Bayard, disponibles en librairie]

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