Dossier Europe

Forum 4 – Démocratie et Participation

Synthèse du forum 4 « Démocratie et participation » de la session 2004 des Semaines Sociales de France, « L’Europe, une société à inventer ».

Une conviction forte ressort des apports, des réflexions et des échanges du forum. – La démocratie ne peut exister et se développer sans la participation. – Certes la démocratie est en crise. Les citoyens se sentent mal représentés, beaucoup d’élus se comportent en propriétaires de leurs charge et du bien public. – Les formes actuelles de la démocratie sont absolutisées. Mais l’Europe qui est devant nous, nous offre de nouveaux champs, et une nouvelle chance pour une vraie démocratie participative. Cet espoir et cette volonté requiert des conditions qui sont déjà action. Dans la vie collective, il convient de développer l’information, mais une information qui soit lisible par les citoyens, et par tous les citoyens. Une information qui ouvre réellement et en vérité les dossiers collectifs. Il convient par ailleurs d’engager ou de poursuivre un large effort de formation. A l’école, formation à la citoyenneté, apprentissage de la discussion et du débat. Mais aussi dans la société, formation des acteurs de la vie sociale : élus, agents des associations, animateurs naturels. L’objectif étant de permettre l’acquisition et le déploiement d’une vraie intelligence collective partagée. La clarification des lieux de décision dans chaque pays, et dans l’Europe apparaît comme une condition absolue d’une vie démocratique. Clarification qui doit être assortie du renforcement des lieux et temps de contrôle. On ne peut plus se contenter de la seule sanction du vote, pour juger d’une politique. Enfin ce forum a constaté, à travers des expériences vécues en Europe, combien le choix du débat public, large et informé, était désormais une condition essentielle pour la démocratie, locale, nationale et européenne. Si la technique du référendum, en particulier d’initiative populaire suscite des réserves, l’organisation de débats sur tous les sujets de société apparaît comme une voie nouvelle, riche de promesses à condition que les décisions suivent et soient contrôlées. Des initiatives nouvelles ou renouvelées sont à engager qui passent par une action continue afin que : – se mette en place une pédagogie des institutions, particulièrement des nouvelles institutions communes. – soit reconnu le caractère indispensable des médiations et le rôle des corps intermédiaires. – se développent des associations permettant aux exclus de prendre part à la vie commune ; des associations et des groupes dans la société civile qui par leur compétence, leur proximité du terrain, leurs constituants puissent être des contre pouvoirs réels. Cela exige d’imaginer, et de faire vivre des lieux nouveaux de partage de nos différences, des lieux qui en Europe nous permettent ainsi de nous réapproprier notre histoire et de la connaître. Cela exige de nouvelles initiatives transversales européennes : fédérations européennes pour les associations, réseaux nourris autour de sujets, d’expérience, afin de renforcer l’interdépendance, de multiplier contacts, échanges, confrontations. Des conditions, des initiatives, l’ouverture enfin à de nouvelles dimensions. Ouverture nécessaire pour tous, mais plus particulièrement pour le monde syndical et associatif , avec une double préoccupation : permettre aux jeunes de s’approprier cette démarche et de l’étendre. Ce sont eux les européens de demain. Ouverture à de nouvelles responsabilités dans le domaine de l’environnement, de l’éducation permanente, de la culture et de la créativité, de la tendresse et de la solidarité. Cela par le souci de l’intériorité et de la spiritualité, par la pratique de la charité. Cela pour nous conduire en Europe, à de nouvelles façons d’être et de vivre ensemble car nous demeurons conscients que la démocratie, si elle est précieuse, n’est pas un aboutissement, mais un avenir.

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