Dossier Europe

Faits marquants – Lille, carrefour d’une Europe sociale

Centenaire des Semaines sociales : Lille, carrefour d’une Europe sociale

Synthèse du vendredi soir de la session 2004 des Semaines Sociales de France, « L’Europe, une société à inventer ».

L’événement marquant de cette session des Semaines sociales de France reste avant tout la célébration de leur centenaire. Lancées en 1904 à l’initiative d’un Lillois, Adéodat Boissart, et d’un Lyonnais, Marius Gonin, elles ont su se pérenniser et évoluer avec le temps. La soirée de vendredi a été consacrée à la célébration de cet événement. L’honneur est revenu aux personnalités lilloises de rendre hommage à un siècle de Semaines sociales.

Si les Semaines sociales ont eu lieu à Lille cette année, ce n’est pas véritablement le fruit du hasard. Pour la célébration de leur centenaire, la capitale du Nord représentait le lieu tout désigné, là où s’entremêlent l’héritage historique du mouvement même des Semaines sociales et l’incarnation d’un regard désormais tourné vers l’avenir européen.

Dans son allocution, Martine Aubry, maire de Lille, n’a pas manqué de rappeler l’attachement aux valeurs chrétiennes de la Ville qui se lisent dans le paysage urbain actuel. Le mouvement a joué un rôle important dans la vie de Lille au siècle dernier : « C’est ainsi que les Semaines sociales ont marqué leur trace, profondément insérées dans l’Eglise, les pieds ancrés dans la réalité. C’est d’ailleurs pour cela, je crois, que les gens du Nord s’y reconnaissent ».

Mgr Defois, archevêque de Lille, a lui aussi retracé l’histoire des Semaines sociales pour en dégager les lignes de force, dont celle, fondatrice, d’avoir contribué, au début du XXème siècle, à ouvrir les esprits aux préoccupations sociales. Il a également souligné la place tenue par les Semaines sociales dans l’histoire de l’Eglise de France : « Les Semaines sociales ont tour à tour précédé, accompagné, suivi, les impulsions de l’Eglise en matière sociale et économique ».

L’histoire, conformément aux préoccupations initiales des fondateurs, veut que les débats des Semaines sociales se soient, jusqu’à présent, limitées aux frontières françaises. A l’occasion du centième anniversaire, leurs responsables ont toutefois tenu à étendre le champ du débat et à « inventer l’Europe », pour le siècle de réflexion et d’actions à venir. Lille, Capitale européenne de la culture pour l’année 2004 et carrefour de l’Union européenne, s’imposait, dès lors, comme le lieu de cette célébration. Ainsi que Michel Camdessus l’a rappelé dans son discours d’ouverture, les Semaines Sociales sont « filles d’Europe ». Leur évolution aujourd’hui, au delà des frontières nationales, s’impose donc comme une évidence.

En guise d’envoi, Martine Aubry a souligné : « Les chantiers sont immenses, il faut que l’Europe retrouve ses valeurs, mais surtout que l’homme soit au centre de tout. Et pour cela, il faut que les Semaines sociales puissent nourrir l’engagement de chacun. On a besoin des Semaines sociales de France. » Et Mgr Defois d’ouvrir le livre de l’avenir en invitant les quatre mille Européens présents dans la salle à « écrire une autre page pour le deuxième centenaire des Semaines Sociales de France. Cette tâche, a-t-il conclu, « je vous la confie comme un l’appel à un sursaut d’espérance pour les nouvelles générations ».

Mathilde Auvillain

L’Européenne de Bruxelles

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