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Les faits marquants du Samedi après-midi

Synthèse du samedi après-midi de la session 2003 des Semaines Sociales de France, « L’argent ».

La première conférence de l’après-midi a été menée par Henri de Castries, président du directoire d’Axa, deuxième compagnie d’assurances au monde. Il a évoqué les rôles de l’argent dans l’entreprise : mesurer, échanger et produire. Pour lui, l’argent est une « invention majeure et positive, comme la roue. » Pourtant, il fait aussi partie de la « trinité diabolique » : pouvoir, gloire et argent. Comment concilier les deux aspects ?

La place de l’argent dans l’entreprise.

L’entreprise est au cœur d’une autre trinité : actionnaires, clients et salariés y confrontent leurs intérêts en permanence. Le chef d’entreprise doit « trouver un équilibre entre ces trois catégories au niveau le plus élevé possible. » Plus encore, si l’une des catégories est financièrement lésée, la survie de l’entreprise est en péril.

Henri de Castries a approfondi la question du niveau des salaires, allant jusqu’à dire que « l’égalité en matière de salaire est le contraire de l’équité. » Car pour lui, « toutes les contributions à l’entreprise sont respectables, mais toutes sont différentes. »

La fonction financière

Il compare la fonction financière de l’entreprise au chronomètre du sprinter: c’est un moyen de mesure qui permet de « s’analyser pour progresser. » Elle est donc indispensable, mais pas suffisante, la ressource la plus rare de l’entreprise étant l’homme. Le conférencieraffirme la nécessité de se garder des experts financiers qui recherchent la rentabilité économique à court terme. Pour ce faire, un seul moyen : toujours rendre compte aux trois catégories qui se rencontrent dans l’entreprise, dans la plus grande transparence possible.

Les rapports des Français à l’argent

Le conférencier a brocardé les rapports complexés à l’argent en France et « un modèle social selon lequel il faut travailler moins pour être plus heureux. » Sa solution pour faire baisser les inégalités : « réfléchir à la façon de faire grandir le gâteau de la croissance avant de le partager le plus équitablement possible. » Et sa conclusion : « prospérer pour mieux redistribuer ».

La séance de questions

Chaudement applaudi par une partie de la salle pour sa franchise, Henri de Castries a aussi été vivement critiqué au travers des questions de l’assemblée. Sa justification d’un écart important entre les salaires les plus bas et ceux des patrons a fait bruisser les travées. Le conférencier a divisé le public. Pour une partie, « il est bon de sortir de la diabolisation de l’entreprise ». Pour l’autre, Monsieur de Castries, a force de s’excuser de choquer, montre qu’il est peut-être mal à l’aise avec son discours. Seule une personne a jugé préférable de ne pas prendre parti sur le fond : « Je remercie Dieu pour votre joli sourire ! »

Un conférencier qui fait réagir

Henri de Castries a ainsi suscité de nombreuses réactions. Robert Fougeas, retraité, aurait préféré « un patron plus mûr, d’une entreprise moins financière et plus productive. »

D’autres ont apprécié la sincérité du chef d’entreprise : « C’est un homme de franchise, qui donne de bonnes explications du monde de l’entreprise, lance André Leroy, retraité de La Roche-sur-Yon. Mais je ne suis pas d’accord avec tout. » « C’est un capitaliste honnête, un homme de dialogue, affirme Louis Haag, de Lyon.

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