Dossier Europe

Nouvel an, nouvel alignement des planètes démocratiques

L’année 2020 se termine avec deux événements mondiaux majeurs, l’élection de Joe Biden aux Etats-Unis et l’adoption par les 27 du plan de relance post-covid européen. Deux événements qui vont nous faire entrer en 2021 dans un nouvel alignement des planètes démocratiques.

L’élection de Joe Biden est un signal fort inaugurant le reflux du repli sur soi incarné par Donald Trump. Alors que, depuis des années, on voyait les régimes forts ou les démocraties illibérales prospérer dans le monde doublées d’un unilatéralisme affiché, l’élection de Joe Biden semble bien marquer un coup d’arrêt à cette évolution. Les gesticulations pré et post électorales d’Ubu-Trump ne sont pas parvenues à briser l’élan démocratique américain ni même à retarder la prise de fonctions du nouveau président. Mieux : il est fort probable que l’extrême-droite américaine, désormais bien identifiée comme telle par une large partie de l’opinion publique, ne puisse plus emporter avant longtemps le leadership du parti républicain. Avec cette élection, le multilatéralisme est de retour aux Etats-Unis, ainsi que la lutte contre le réchauffement climatique. Bien sûr le président américain ne peut pas tout mais la direction générale est donnée.

En Europe, l’adoption du plan de relance post-covid est aussi une excellente nouvelle. Brisant avec l’orthodoxie économique qui avait prévalu au moment de la crise de 2008, les 27 ont non seulement mis en commun leurs capacités financières pour faire face à la crise et à la nécessaire reconstruction commune mais ils ont en plus liés cet immense budget commun au respect des valeurs fondamentales de l’Union et ont réservé le tiers du plan à la transition écologique. Budapest et Varsovie, en levant leur veto, ont implicitement rejoint les rangs de l’Europe unie, solidaire et démocratique, respectueuse des droits de l’homme.

Ces deux événements distincts ne peuvent que se renforcer. Portant les mêmes valeurs ils marginalisent les nationalismes étroits et les populismes pour finir par converger.

Mais il est très intéressant de noter que l’élément déclenchant commun à ces deux événements est la crise sanitaire, économique et sociale due à la pandémie du covid-19. C’est elle qui a conduit les européens à faire jouer la solidarité au détriment du chacun pour soi, elle encore qui a amené les électeurs américains à se détourner d’un président échouant à gérer la crise parce qu’il avait nié la vulnérabilité humaine. Et c’est elle enfin qui conduit les différents pays du monde à hâter leur marche vers la transition écologique. Il apparaît en effet clairement que la pandémie du covid-19, tout comme les précédentes – grippe asiatique, Sida – est liée en grande partie à la perte de la biodiversité.

« Au milieu des difficultés et des drames que cette crise sanitaire qui n’en finit pas occasionne, il est intéressant de souligner un de ses effets « positifs » : unir les humains face à l’adversité. »

Au milieu des difficultés et des drames que cette crise sanitaire qui n’en finit pas occasionne, il est intéressant de souligner un de ses effets « positifs » : unir les humains face à l’adversité.

Jean-Pierre Rosa,  rédacteur des SSF

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