Dossier Fin de vie

La tribune : Liberté chérie, responsabilité chérie

A peine le président de la République avait-il prononcé son allocution du 14 juillet, une allocution qu’il aurait espéré moins centrée sur le Covid 19, que certains dénonçaient des mesures coercitives, limitant leur liberté, liberté de vivre sans masque, liberté de ne pas se faire vacciner, liberté de voyager à leur guise, d’aller au cinéma, au restaurant sans contrainte… Quelques milliers (quelques milliers seulement) , le lendemain, manifestaient contre la « dictature » imposée en France. On se souvient, lors des premiers confinements, avoir croisé une dame d’un certain âge portant un masque sur lequel était écrit « oppression » ! Que veulent dire les mots ? Quel mépris pour les peuples vivant en réelle dictature, sous régime d’oppression –il n’en manque pas hélas dans le monde !

Oui, les discours officiels ont changé. La vaccination devient obligatoire pour un certain nombre de professions en contact avec les plus fragiles. Oui, la nécessité de présenter un passe sanitaire (preuve de vaccination ou d’un test PCR négatif, alors que ceux-ci vont devenir payants) pour entrer dans un certain nombre de lieux, revient à contraindre les gens et notamment les plus jeunes, avides de sorties et de spectacles, à se faire vacciner. Oui, on déplore de devoir en passer par là ; on aimerait que, d’eux-mêmes, les citoyens aient accepté les raisonnements des responsables scientifiques et politiques, de tous bords en l’occurrence. On le regrette, mais, depuis ces annonces, il semble que la cadence à nouveau s’accélère !

Une large partie de la population, depuis le début de la crise, a fait preuve de civisme et accepté des restrictions, des limites. Beaucoup ont vécu dans leur chair ou chez leurs proches les ravages de la maladie qui peut être cruelle. Beaucoup ont souffert économiquement, psychologiquement, socialement des conséquences de la pandémie. Ceux qui se présentent comme des défenseurs de la liberté en ont-ils conscience, se croient-ils invulnérables ? Certains, à vrai dire, sont plus hésitants que récalcitrants, ont trouvé qu’il était compliqué dans un premier temps d’avoir un rendez-vous pour se faire vacciner. Ils peuvent être sensibles aux thèses complotistes nombreuses sur les réseaux sociaux. Certains ont de vraies raisons médicales et trouveront injuste de se voir plus limités que les autres. Mais ceux qui ont fait l’effort de respecter les recommandations sanitaires, peuvent aussi s’agacer de voir à nouveau la situation s’aggraver.

« La conviction vaut mieux que la contrainte, certes. Mais le temps est compté, pour éviter de compliquer l’été, de rendre la rentrée plus difficile … R appelons aux « anti-vax » les plus extrêmes que la liberté, celle que nous chérissons, est un bien commun, qui se partage. »

On dit qu’il est important de ne pas culpabiliser les non vaccinés, de ne pas en faire des boucs-émissaires. La conviction vaut mieux que la contrainte, certes. Mais le temps est compté, pour éviter de compliquer l’été, de rendre la rentrée plus difficile … Rappelons aux « anti-vax » les plus extrêmes que la liberté, celle que nous chérissons, est un bien commun, qui se partage. « Tout ce qui augmente la liberté, augmente la responsabilité », rappelait Victor Hugo. Responsabilité chérie.

Dominique Quinio, Présidente des SSF

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