Dossier Plateforme du Bien Commun

Prendre soin au quotidien

Maintenir le lien social n’est pas seulement le résultat de grandes initiatives mais aussi de beaucoup de petits gestes ou solutions qui simplifient la vie au jour le jour. Isabelle Rivol nous propose deux témoignages sur le « prendre soin au quotidien ».

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Mon expérience se situe à Rouen. La chaîne d’alimentation à laquelle je fais référence est « Super U Espace du Palais». Le magasin est situé dans cet espace du Palais (construit dans les années 90). Ce n’est pas une « grande surface (type Intermarché) ni une « supérette » mais bien quelque chose d’intermédiaire.

Pour moi maintenant, atteinte de maladie neurologique évolutive, je recherche plutôt la proximité et l’accueil favorable. J’allais souvent dans un autre « marché U », plus petit, mais ils balayaient toujours quand j’arrivais vers 10H, souvent avec de grosses machines, dans mes jambes, ce qui ne me rassurait pas.

Dans le Super U de l’Espace du Palais, la « gérante » est fort aimable : je peux même lui demander un conseil culinaire ! Et les vendeurs n’hésitent pas à me montrer le rayon que je cherche en m’accompagnant simplement. S’ils me voient porter un pack de bouteilles d’eau, ils viennent à ma rescousse pour me le mettre dans le caddy.

Car le caddy que je choisis est « prêt à l’emploi » pour la fameuse livraison. Deux bacs amovibles sur roulettes : celui du bas pour les achats lourds, celui du haut pour le plus léger.

Une fois que j’ai réalisé tous mes achats, à la caisse on me sort les provisions du caddy ; j’ai indiqué que je voulais être livrée, donc ils installent le frais avec le frais, et chaque catégorie dans des sacs en papier. Puis il s’agit de payer : si les achats atteint un montant de 50 euros, la livraison sera gratuite ! Puis, ils sortent le cahier d’écolier où tous les clients livrables sont répertoriés à la main. Mon heure souhaitée pour la livraison est en général la leur. La dernière fois, j’ai dit, alors qu’il était 14H30, «dans l’après-midi » et le patron a dit à son employé : « le plus tôt possible », donc j’ai dit « trois heures, le temps que je rentre chez moi ». A trois heures, on sonnait, le jeune homme m’apportait mes courses.

Ce qui me plait, c’est que dans les ruelles rouennaises, le « vélo-cargo » est particulièrement adapté. De manière écologique, l’un des vendeurs m’apporte donc mes achats, sans que je n’ai aucun souci de transport. Il me dépose les sacs dans ma cuisine, et il ne me reste plus qu’à ranger mes emplettes !

Une idée qui devrait faire des émules !

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Je ne sais plus comment j’ai connu Allo Louis. (tel : 01 88 24 80 00)

Comme j’employais deux heures par semaines par une association d’insertion rouennaise (Promaction) des femmes qui venaient m’aider pour le ménage et que celle que j’emploie a eu un long problème de santé, il m’a fallu trouver une solution alternative.

En réalité, Allo Louis n’est pas vraiment spécialisé dans le ménage, et j’ai trouvé finalement par petite annonce une jeune doctorante en sociologie qui vient m’aider pour le ménage.

Allo Louis a été créé par deux amis débrouillards et issus d’une grande école qui se rendaient compte que souvent leurs grands-parents étaient en difficultés pour des obstacles et qu’ils étaient bien précieux pour dépanner : l’informatique, une ampoule à changer, des rangements.

Donc Adrien et Alexandre (les deux fondateurs de Allo Louis) m’ont trouvé un jeune étudiant INSA-Rouen, 20 ans, Axel, qui m’aide à ranger mes nombreux livres. Comme on commence à discuter, il m’a dit étudier l’italien. Et comme j’ai reçu une invitation de l’institut français de Rome, un clic, et je la lui ai transmise. Ce besoin a correspondu au manque de petits boulots pour les étudiants compte-tenu de la pandémie.

Au niveau financier, on choisit une somme forfaitaire mensuelle (de 12 à 30 euros, prélevée par la start-up) qui détermine le nombre de venues par mois. Chaque heure est payée 10 euros par le bénéficiaire à l’étudiant. Cette structure a un partenariat notamment avec la ville de Paris, la CARSAT.

Voilà je suis heureuse que ces expériences trouvent un écho pour vous, et serai heureuse d’en discuter au-delà.

Isabelle Revol, Rouen

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