Dossier La Tribune du Christianisme social

La tribune : « Réfléchissons-y »

Le monde d’après, le monde d’avant. Ces mots qui, d’une certaine façon, nous ont aidés à traverser la première vague de la pandémie parce qu’ils laissaient entrevoir une issue positive à cette grave crise sanitaire doublée d’une crise sociale, semblent avoir disparu de notre vocabulaire. Le monde « pendant » paraît tellement incertain, semé d’embûches, mouvant. Comme si nous renoncions à en voir la fin et donc à changer ce monde qui a révélé plus que jamais ses injustices et ses inégalités.

Un homme pourtant ne veut pas renoncer à « rêver », à espérer surtout. Le pape François, qui publiera le 4 octobre une nouvelle encyclique « Fratelli tutti », tous frères, s’est employé une nouvelle fois, à l’occasion de ses catéchèses du mercredi, à dessiner le monde d’après la pandémie, à saisir l’occasion d’une conversion profonde, personnelle et collective. « Nous devons soigner un grand virus, celui de l’injustice sociale, de l’inégalité des chances, de la marginalisation et du manque de protection des plus faibles ».

Le message du pape s’entend pour nos sociétés à l’intérieur d’elles-mêmes mais aussi pour les rapports entre pays, entre continents. Dans ses catéchèses, sont mis en avant les piliers de la pensée sociale de l’Eglise, le « roc du bien commun », la « préférence pour les plus nécessiteux », la solidarité, mais aussi le rôle des corps intermédiaires et le principe de subsidiarité.

« Regarder au-delà de notre sphère proche. »

Ni la solidarité ni la fraternité ne se portent bien quand les conséquences de l’épidémie se traduisent par une perte de revenus pour bon nombre de Français, quand des professions s’insurgent contre les mesures prises pour contenir l’épidémie sans vouloir entendre les arguments sanitaires, quand la protection des anciens entraîne des restrictions de libertés pour les plus jeunes et surtout quand cette génération voit son entrée dans la vie active, dans l’autonomie, encore plus difficile. Au plan international, comme au plan européen quand il s’agit de trouver des réponses communes, pour l’accueil des réfugiés ou pour relancer l’économie, le « chacun pour soi » est trop souvent la règle. Nous-mêmes avons du mal à regarder au-delà de notre sphère proche.

Le pape interpelle tous les hommes de bonne volonté, catholiques ou non : « Après la crise, est-ce que nous continuerons avec ce système économique d’injustice sociale et de mépris pour la sauvegarde de l’environnement, de la création, de la maison commune ? Réfléchissons-y. »

Y réfléchir et s’engager : voilà précisément l’invitation que les Semaines sociales vous lancent. «Reconstruire la société » n’est pas tâche impossible et chacun doit y avoir sa part, même si les solutions sont loin d’être simples, même si les incertitudes demeurent, même si l’on croit n’avoir ni les compétences ni le savoir ni le pouvoir nécessaires.

Une invitation à agir

Les 27, 28 et 29 novembre, rejoignez-nous(par des moyens numériques que nous avons travaillés à rendre d’un usage facile, les SSF vont jusqu’à vous !). Nous voulons apporter notre contribution au débat. Paroles d’experts, témoignages d’acteurs de terrain, tables-rondes de responsables politiques ou religieux, ateliers de travail sur les dossiers brûlants de ce chantier de reconstruction (travail, écologie intégrale, éducation santé etc…) nous aideront à proposer des pistes d’engagement.

Réfléchissons et agissons. Ne baissons pas les bras. Ne perdons pas le goût de l’espérance.

Dominique Quinio, Présidente des Semaines sociales de France

*Pour en savoir plus sur la Rencontre, cliquez ici

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