Dossier La Tribune du Christianisme social

La tribune : Sant’Egidio fait entendre le cri de la paix

Samedi 19 novembre, la communauté Sant Egidio installée en France depuis 54 ans célébrait cet anniversaire dans l’église Saint Merry à Paris. Comme ses sœurs présentes dans 74 pays, depuis la création de la première communauté à Rome en 1968, la communauté française œuvre, par la prière et par l’action, à l’accueil des plus pauvres, des plus fragiles, et à la promotion de la paix. Des thèmes qui furent au cœur de la célébration présidée par l’archevêque de Paris, Mgr Ulrich.

Ce fut l’occasion de rappeler l’initiative des couloirs humanitaires qui permettent à des migrants particulièrement vulnérables d’immigrer légalement vers des pays comme la France, l’Italie ou la Belgique, et d’y être non seulement accueillis mais surtout accompagnés. Les Semaines sociales de France sont partenaires de Sant Egidio, depuis le renouvellement du protocole officiel signé, en avril 2O21, auprès des autorités françaises et européennes.

A ce titre, les SSF étaient officiellement invitées lors de la 36 ème rencontre pour la paix réunie à Rome par Sant Egidio dans la continuité du rassemblement d’Assise voulu par le pape Jean Paul II. Les 23,24, 25 octobre, des représentants de différentes religions, de différentes cultures, des témoins et des experts se sont rassemblés pour porter « le cri de la paix ». A un moment particulièrement sensible puisque la guerre à nouveau embrase l’Europe sur le territoire ukrainien.

Les présidents italien et français s’y sont notamment exprimés. Le président Macron a insisté sur ce qu’il attendait des religions : de la sagesse et de l’engagement. Mais surtout, il a exprimé, comme le prônent la le Saint Siège et la communauté Sant Egidio (forte de ses expériences de médiation lors de différents conflits), la nécessité d’explorer toutes les voies de la diplomatie.

Au Colisée, pour clore ces trois journées, des voix fortes ont résonné dans le Colisée. Celle du pape François : « Ne nous laissons pas contaminer par la logique perverse de la guerre, ne tombons pas dans le piège de la haine de l’ennemi. Remettons la paix au cœur de notre vision de l’avenir, comme objectif central de notre action personnelle, sociale et politique, à tous les niveaux. Désamorçons les conflits avec l’arme du dialogue. » Résumant d’une simple phrase la position qu’il entend défendre, en dépit de certaines critiques : « Nous ne sommes pas neutres, mais alignés pour la paix. »

Puis fut proclamé par la voix d’une jeune femme l’« appel pour la paix : « Serons-nous la génération qui laisse mourir la planète et l’humanité, qui accumule et fait du commerce d’armes (…) ou plutôt la génération qui crée de nouvelles manières de vivre, qui n’investit pas sur les armes, qui abolit la guerre comme instrument de résolution des conflits et fait cesser l exploitation démesurée des ressources de la planète ? »(…) « L’humanité doit mettre fin aux guerres sinon ce sera la guerre qui mettra fin à l ‘humanité ». Un message commun maintes fois répété au cours de la Rencontre et pour lequel, selon les mots d’Andre Riccardi fondateur de la communauté, il nous faut faire preuve d’une « imagination prophétique », d’une créativité alternative : « empruntons chaque voie de dialogue. La paix est toujours possible ! »

Dominique Quinio, présidente d’honneur des Semaines sociales de France

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