Dossier Rencontres anuelles

Éduquer à l’engagement démocratique

Guillaume Légaut, délégué général du Conseil des entreprises, employeurs et groupement de l’économie sociales (CEGES), et ancien président des Scouts et guides de France.

Vaira Vike-Freiberga, présidente de Lettonie de 1999 à 2007.

Conférence donnée au cours de la session 2011 des Semaines sociales de France, « La démocratie, une idée neuve ».

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« Voilà trois jours que nous entendons dire que le monde a besoin d’un nouveau visage de la démocratie. En même temps, on n’entrevoit pas encore bien quel est ce nouveau visage de la démocratie et encore moins comment lui donner corps dans le monde actuel.

Comment répondre alors à la question de l’éducation à l’engagement démocratique ? C’est un peu une gageure.

Je voudrais partager quelques impressions tirées d’expériences rencontrées sur un parcours qui m’a amené à travailler avec des élus, avec des entreprises qui ont mis la démocratie au cœur de leur modèle plutôt que la recherche du profit et, surtout, dans cet engagement avec les jeunes des Scouts et Guides de France où nous avons essayé de construire une forme de démocratie associative.

Pour ce faire, je voudrais souligner trois mutations qui sont souvent vues comme des signes d’un déclin ou d’un effondrement de la démocratie et qui, à mon sens, sont au contraire peut-être des ressorts pour lire et déchiffrer ce que peut être ce nouveau visage de la démocratie.

Auparavant, chaque personne se définissait par rapport à l’attachement à une communauté établie qui fondait l’espace politique, nous avions une citoyenneté nationale en France qui était assez bien définie. Le rôle de l’école républicaine était de socialiser les individus. L’éducation avait pour fonction principale de couler les individus dans le moule collectif, ce qui allait leur permettre de s’engager dans la société. Ce qu’il est d’usage d’appeler l’individualisme contemporain – à tort je crois – n’est ni une régression morale, ni le signe d’un déclin irréversible de l’action collective. Au contraire, il marque un rééquilibrage entre l’individu et le collectif, entre le politique et le social. »

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