Dossier Rencontres anuelles

Conclusion de la session 2016 « Ensemble, l’éducation »

Dimanche 20 Novembre 2016 – Ensemble, l’éducation – 91ème session.

Avec Dominique Quinio, présidente des Semaines sociales de France

Le jeu de mot se voulait porteur de signification. C’est un Livre « ouvert » sur l’éducation que nous avons feuilleté avec vous. Ni vert, ni blanc, mais ouvert. Il est loin d’être complet, bouclé. Le point final n’y est pas mis. C’est à nous tous d’en écrire les prochains chapitres, riches de ce que nous avons entendu, hier dans l’agora, aujourd’hui au cours des échanges avec les politiques. Ces quelques mots ne seront donc pas des mots de conclusion ; ils seront donc plutôt comme une relecture, très subjective et forcément incomplète, de ces deux journées.

Nous nous trouvons devant une urgence éducative : l’expression a surgi à plusieurs reprises. En éducation, nous devons « faire mieux », comme disent les bulletins scolaires. Quelles finalités devons-nous reconnaître à l’éducation, celle qu’apporte la famille, celle qu’apporte l’institution scolaire, celle à laquelle participent tant d’acteurs, dont nous avons pu mesurer l’apport et la créativité, sans toutefois parvenir, parfois, à sortir du face à face entre école et famille, auquel nous ne voulions pas en rester ? L’intervention des politiques ne s’en est pas éloignée.

Avons-nous renvoyé une vision « Bisounours » de l’école, avons-nous trop minimisé les difficultés, les violences et négligé la nécessité de mieux préparer les jeunes à la compétition qui les attendrait dans le monde économique ? Certains, dans leurs réactions, ont pu en juger ainsi. Il me semble que nous avons bien évalué les faiblesses du système français et notamment son incapacité à remédier à l’iniquité sociale : tous les enfants n’ont pas les mêmes chances. Mais il nous fut rappelé que l’école ne devait pas en porter à elle seule la responsabilité : le chômage, la politique du logement, conduisant à un enfermement communautaire, ont leur part dans cet échec. Pas « Bisounours » donc, mais, volontairement, en toute connaissance de cause, nous avons choisi d’aller vers des solutions, des possibles.

Notre société ne semble plus se reconnaître dans des valeurs communes ; cela a conduit les responsables politiques, au lendemain des attentats de 2015, à s’interroger sur le rôle de l’école dans cette éducation (ou non-éducation) citoyenne. Est-il possible de s’entendre sur un socle commun qui allie l’acquisition de savoirs et de compétences susceptibles d’aider chaque personne à épanouir tous ses talents et à se construire un avenir dans un monde plus mouvant, où, sur le plan professionnel, par exemple, il sera amené à changer de métier ? Des compétences qui ne soient pas seulement intellectuelles, liées à des disciplines, mais des savoir-être, des capacités relationnelles, des capacités de médiation, de créativité. Apprendre non pas seulement ce qui sera utile pour demain, mais ce qui est « vital pour toujours », selon les mots de Pascal Balmand.

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