Dossier Rencontres anuelles

Technosciences conversations avec…

Dimanche 23 Novembre 2014 – L’homme et les technosciences – 89ème session

Avec Jacques Arènes, Catherine Belzung, Jean-Michel Besnier, Marie-Françoise Bonicel, Alain de Broca, Patrick Brunier, Geert Demuijnck, Gérard Donnadieu, David Douyere, Thierry Gaudin, Alexis Jacquemin, Nathanaël Jarrassé, Alexis Jenni, Étienne Klein, Sophie Lebrun et bien d’autres encore…

Le dimanche matin, après le « festival du rapport au temps », les participants étaient invités à se répartir entre les 35 acteurs ou observateurs du monde émergent des technosciences pour un temps d’échange et de dialogue. Les conversations regroupaient de 10 à 40 personnes et duraient 45 minutes. À la fin de ce temps d’échange, les participants choisissaient une autre conversation, à nouveau pour 45 minutes. Les intervenants n’avaient pas été choisis en fonction de thématiques précises. Au contraire : il s’agissait plutôt d’expérimenter l’extraordinaire diversité de ce monde tout en travaillant sur une constante : le rapport au temps. En effet, l’accélération semble bien être le phénomène majeur et transversal de cette révolution technologique. Ce sentiment recouvre-t-il une réalité ? Si oui, l’accélération est-elle causée ou augmentée par les technosciences ? Quelles sont les conséquences humaines, sociales, économiques, psychologiques de cette accélération ? Comment se comporter face à cette réalité ? Autant de questions qui toutes interrogeaient notre relation à la technique. Les textes ici reproduits sont des condensés ou des reprises des interventions liminaires de certains intervenants. S’ils disent bien le sujet des débats, ils rendent assez mal compte d’échanges multiformes, sans cohérence autre que le fil des questions. Ce fut pourtant une des forces de ce moment que de mettre en présence participants et acteurs. Certains, relisant l’ensemble de cette session, n’hésitèrent pas à dire que cela en fut le sommet. Le terme est peut-être excessif mais il dit bien le prix de ces échanges qui permettaient, comme en écho aux propos de Pierre Giorgini le vendredi matin, de passer du mode vertical de la conférence ex cathedra au mode maillé coopératif du dialogue à hauteur d’homme.

Jean-Pierre Rosa

Jacques Arènes, psychanalyste

Entre volonté de maîtrise et consentement à mourir Les outils techniques rapprochent, font gagner du temps, les délais sont plus courts, l’attente disparaît. Cela donne le sentiment de maîtriser l’inconnu, voire de le supprimer, en le ramenant à du connu, via la spatialité, (par exemple grâce au GPS). Mais il y a perte de la patience du temps, du travail du temps. Or ceci est important pour l’amitié. Il y a un « présentisme » qui donne le sentiment que l’on accumule les liens, les connexions, mais qui élimine le travail du temps. Dans les réseaux sociaux par exemple, il y a illusion de la présence et du temps réel. Ce sont aussi des outils qui « absorbent » : le temps est arrêté. On est béat (cf. les jeux sur Internet, ou la télévision). Parfois, cela va jusqu’à une sédation de l’angoisse du réel. Mais tout ceci nous renvoie surtout à notre difficulté à vivre notre temporalité – qui a à voir avec la transmission. On se positionne comme hors jeu, on transmet par les outils et on laisse les jeunes entre eux. On méconnaît alors l’aspect diaconique de l’apprentissage. On évacue aussi l’aspect initiatique : recevoir d’un autre et lui transmettre un savoir.

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