Dossier Rencontres anuelles

Fil rouge théologique et spirituel – session 2018 – partie II

Vendredi 2 Novembre 2018- Rencontres du christianisme social

Fil rouge théologique et spirituel autour d’une figure mystique et spirituelle majeure du XXe siècle : Madeleine Delbrêl.

Par Jean-Pierre Gay et Gisèle Renard, membres de l’Association des Amis de Madeleine Delbrêl et accompagnés en musique par Caroline Carlier et Romain Brizemur.

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Jean-Pierre Gay : Nous retrouvons Madeleine cet après-midi dans une de ses réflexions sur la mission aujourd’hui. Le grand texte connu, c’est, bien sûr, « Missionnaires sans bateaux » écrit en 1943. Je vous propose un extrait d’un autre texte : « Eglise et mission » de 1950-1951 qui reprend des passages d’une lettre écrite au Père Jacques Loew en juillet 1950. Madeleine nous invite à ne pas confondre « le bilan du Royaume de Dieu et le bilan du monde »…

Gisèle Renard :Le Royaume des cieux est l’amour personnel dans le Christ, de Dieu pour chacun d’entre nous et de chacun d’entre nous pour chacun des autres. C’est à travers l’amour de chacun que nous pouvons aimer l’humanité.L’Evangile c’est chacun qui doit le recevoir. Le salut n’est pas une abstraction collective.Le monde, lui, oscille entre deux pôles où « chacun » est sacrifié à une abstraction.Parce que le capitalisme égoïste rejette pratiquement au nom du bien-être de quelques-uns tous les autres dans une misère collective, parce que le marxisme, au nom d’un mieux-être collectif, rejettera les « pas d’accord » dans une autre misère, nous risquons de perdre le sens de ce que l’Evangélisation et le salut ont de singulier.Le Royaume de Dieu, c’est la rencontre de Dieu et d’une humanité composée de 1 + 1 + 1. Il ne surgit pas d’une masse anonyme, mais il est reçu par Pierre, Jacques, Jean et communiqué par eux à d’autres Pierre, Jacques, Jean.Le Royaume de Dieu, ce n’est pas l’amour du monde mais celui des hommes.Le monde n’est pas une réalité absolue : il est un relatif, un possible sans cesse modifié par le jeu des forces bonnes ou mauvaises de tous les cœurs de tous les hommes.L’Evangile du Royaume nous dit que le monde est sans importance. Ce sont les hommes qui sont importants car il est ce qu’ils sont. Le monde ce sont les vivants de chaque jour qui le font et le défont. Ce n’est pas en travaillant au monde qu’on le rendra meilleur : c’est chaque homme meilleur qui fait un meilleur monde.

Tome 7 des œuvres complètes. Nouvelle Cité. Pages 189-190

Jean-Pierre Gay : Seigneur, toi qui appelles chacun par son nom, Dieu d’amour, montre-nous notre place dans ce monde comme instruments de ton affection pour tous les êtres de cette terre, parce qu’aucun n’est oublié de toi… Seigneur, saisis-nous par ta puissance et ta lumière pour protéger toute vie, pour préparer un avenir meilleur, pour que vienne ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté. Loué sois-tu. Amen.

Accompagnement musical : Cavatine, de John Williams

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