Dossier Rencontres anuelles

Quatrième fil rouge théologique et spirituel de la 90ème session

Samedi 3 Octobre 2015 – Religions et cultures, ressources pour imaginer le monde – 90ème session

Avec Claire Sixt-Gateuille, pasteure

La prophétie : jugement et promesse

Lecture d’Esaïe 51,12-14 :

12 Le SEIGNEUR dit : « C’est moi qui vous redonne de l’espoir. Oui, c’est moi. Mon peuple, pourquoi as-tu peur des êtres humains ?Ils meurent tous, ils finissent comme l’herbe.

13 Tu oublies le SEIGNEUR ; pourtant, c’est lui qui t’a créé.C’est lui qui a étendu le ciel et qui a fondé la terre.Sans cesse, tu trembles de peur devant la colère du dictateur, comme s’il était prêt à te détruire.Mais où est-elle maintenant, cette colère du dictateur ?

14 Le prisonnier désespéré va bientôt être libéré.Il ne mourra pas dans sa prison et ne manquera plus de nourriture.

L’ancien testament regorge de prophéties. J’ai choisi celle-ci parce qu’elle mêle les thèmes de création, jugement, peur, espérance, promesse, libération, et élection. Autant de thèmes théologiques, autant de résonances avec les discussions de ce matin.

Dénonciation

Lorsque nous entendons parler des changements climatiques, nous avons souvent droit à des discours alarmistes, à des preuves scientifiques, parfois à de la culpabilisation face à notre mode de vie. Et il est important de les entendre pour prendre conscience du problème, de sa portée et de l’urgence. La prophétie a un premier rôle de dénonciation.

Ce qui doit être

Mais la dénonciation ne suffit pas à engendrer une réaction. Pour que l’être humain fasse le pas de changer, il a besoin d’une vision claire : changer vers quoi ? Viser quoi ? C’est la deuxième fonction de la prophétie, d’annoncer ce qui doit être, ce qui sera si les êtres humains se laissent guider par Dieu. Pour le dire autrement, d’annoncer qu’il y a une promesse d’avenir pour ce monde et pour nous.

Les changements à mener

La prophétie montre la distance entre ce qui est aujourd’hui et ce qui est promis. Elle nous aide ainsi à discerner les changements à mener. Et elle montre très clairement qu’un des meilleurs moyens d’y arriver est de commencer par se convertir soi-même, individuellement et collectivement. Nous n’avons pas d’abord à changer nos pratiques, mais notre mode regard, notre mode d’être et de relation aux autres et avec Dieu. L’encyclique Laudato si’ est aussi très claire là-dessus, prétendre limiter les changements climatiques sans changer la logique dans laquelle les échanges mondiaux s’inscrivent aujourd’hui, c’est courir à l’échec. Nous n’avons pas seulement besoin de changer notre rapport à la nature, à l’environnement, mais aussi aux autres.

Le rôle de la repentance

Ce matin, en écoutant Bernard Perret, il m’est apparu au fil du discours qu’un mot me manquait et cela ne m’étonne pas parce qu’il a mauvaise presse, et pourtant il est essentiel : c’est le mot repentance. La prophétie biblique appelle à la repentance et à la conversion, mais sans repentance, la conversion risque de rester superficielle. Le mot repentance ne plaît pas, parce qu’il renvoie à un autre mot qu’on a mis au placard, qui est le mot « péché ». Pourtant, la repentance a un grand rôle à jouer.

Replacer Dieu dans le monde

Tout d’abord, la repentance replace Dieu dans le monde. Quand nous reconnaissons notre faute, nous nous replaçons en présence de Dieu, nous réaffirmons sa souveraineté sur nos vies, pour reprendre une expression de Calvin, nous acceptons que son regard d’amour, lucide et bienveillant, change le nôtre.

[…]

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