Samedi 3 Octobre 2015 – Religions et cultures, ressources pour imaginer le monde – 90ème session
Faire ensemble. Ne pas seulement dialoguer, mais agir de conserve. C’est le message transmis par Adyan et Coexister. Cela fut pris au mot par des représentants des religions musulmanes, catholiques et bouddhistes. Et pour des croyants, quoi de plus naturel que de partager un moment sinon de « communion », du moins de « solidarité spirituelle ». Tour à tour, grâce à la musique, la simple lecture ponctuée par le djembé, le chant, la psalmodie ou le silence, des religieux partagent leur façon de prier. C’est un moment d’unité où la salle, « diverse » mais « unie » comme le rappelait Samuel Grzybowski, participe, par son écoute, de cet instant de spiritualité partagée. Un moment d’intériorité, tourné vers l’autre. Quelques notes égrenées par le violon avant qu’un chœur mixte, trois femmes et un homme (la chorale de la confrérie soufie alâwiyya), ne nous convie à aller au plus profond de nous-mêmes chercher Dieu dans la prière de l’autre. Ce chant, entonné en arabe est le chant de l’illumination, poème écrit par le maître soufi Cheikh Ahmad ben Mustafâ al-’Alawî (1874-1934), fondateur de la voie soufi ’alâwiyya et grand-père du Cheikh Khaled Bentounes. Un chant qui entre curieusement en écho avec un autre chant, le Shir HaShirim, le cantique des cantiques, qui espère et attend le « Bien-Aimé ». Ce poème soufi, en annonce un autre, méditatif, que Philippe Cornu chantera en tibétain et qui nous appelle lui aussi à l’éveil. Nous tous en cette soirée sommes invités à l’éveil, à la lumière. Et ce chant soufi annonce également le Fiat lux, ce « premier jour » du monde déclamé par une soeur togolaise de Saint François d’Assise et un laïc, suivi du psaume « Tu me scrutes Seigneur et tu sais », chanté par une religieuse xavière et un chantre.
Chant de l’illumination (chanté en arabe)
Les voiles tombèrentLorsque mon Bien-Aimé apparutOh vous qui en êtes les amoureux,Ce moment-ci, c’est celui de la VisionC’est celui de l’Éveil….Quiconque désire prendre partA notre secret cachéqu’il s’approche et qu’il apprenne.Des sciences lui apparaîtront.Quel excellent breuvage, l’échanson y appelle :Oh vous qui en êtes les amoureux,Ce moment-ci, c’est celui de la VisionC’est celui de l’Eveil…
La Paix
Elle est la fleur au parfum enivrant du jardin de la quiétude.Elle est le mouvement d’amour qui submerge et unit les cœurs de pardon et de mansuétude.Elle est la monture du héros qui combat l’intolérance.Elle est la méditation suprême du sage noyé dans l’éternelle présence.Elle est la plume du savant qui éveille et transmet la connaissance.Elle est l’encre de l’alphabet céleste, mystère de l’essence.Elle est la fondation de la demeure de la justice et de la dignité.Elle est la force salvatrice des hommes contre la monstruosité.Elle est le remède du coeur face à l’angoisse des âmes agitées.Elle est l’hymne des chérubins qui portent le trône Divin.Elle est le nom béni de Dieu invoqué par toute la création.Elle est enfin, Salam, à laquelle j’invite et consacre toute ma dévotion.
Cheikh Khaled Bentounes, Pour le livre international de la Paix
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